15 Astuces Malines pour Éviter la BOUE dans le Pré des Chevaux.
Hiver – cheval au pré – boue : c’est le combo gagnant !
Au point de nous faire douter de laisser les chevaux en pâture à la mauvaise saison (ironie, évidemment).
C’est pourquoi, L’Astucerie de l’écurie vous donne ici 15 conseils et astuces pour en finir avec les zones de boue dans les prés de vos chevaux.
Lutter contre la boue, ça peut être une guerre de longue haleine, mais le jeu en vaut la chandelle. Que ce soit pour la santé et le bien-être de son cheval, ou tout simplement pour la productivité de la parcelle.
Et puis, avoir ses bottes qui sont aspirées par la boue, ce n’est franchement pas agréable.
Les aménagements contre la gadoue ne sont pas tous forcément coûteux, il suffit parfois d’un peu de bon sens et d’un esprit astucieux.
Prêt à les découvrir ? C’est par ici :
Pourquoi la boue se forme-t-elle ?
La boue se forme dans les zones à haute fréquentation. Là où les chevaux vont piétiner et stationner. C’est en général autour de la porte et des points d’alimentation. Pire si un véhicule lourd type tracteur passe régulièrement au même endroit, notamment pour amener le fourrage.
Un facteur aggravant est le ferrage. En effet, les chevaux ferrés abîment davantage les pâtures que les non ferrés.
Plus la zone est piétinée et tassée, plus le sol devient impénétrable. Conséquence, il n’absorbe plus du tout l’eau et la terre se transforme en gadoue.
2. Quelles conséquences pour les prés et les chevaux ?
Mis à part l’inconfort pour le cheval et le cavalier, les conséquences de la boue sont de deux ordres.
Tout d’abord, la boue n’est pas idéale pour la santé des chevaux.
Patauger H24 dans la gadoue peut entrainer des maladies :
- Gale de boue ou dermatophilose. Elle touche principalement les membres des chevaux clairs ou sensibles. On y voit des croutes se former et des zones sans poils qui se transforment en plaies. Elles s’infectent et se surinfectent en permanence. Pour la traiter, retrouver notre remède naturel ici.
- Pourriture des fourchettes. L’humidité est encore en cause et provoque la pourriture des sabots. Voici nos remèdes maison pour la traiter.
- Blessures et risque d’entorse. Notamment si le cheval peine à marcher dans les creux occasionnés dans la boue.
L’autre conséquence négative se joue sur la fertilité de la parcelle. Le calcul est simple :
Zone piétinée = formation de boue. Plus la boue est épaisse et spongieuse, plus la terre devient imperméable. Et plus elle est imperméable, plus la terre devient stérile : l’herbe ne repoussera pas au printemps.
Vous l’avez sûrement remarqué, la zone sans repousse s’étend d’année en année si on ne fait rien. La seule solution est alors de labourer la terre pour l’aérer et ressemer le pré.
Alors pour éviter qu’un paddock devienne entièrement terreux et pauvre, il faut agir rapidement contre la boue.
3. Comment éviter la boue dans les pâturages des chevaux ?
Tout ça, c’est bien beau, mais comment rendre le sol moins boueux ?
Je vous file un tuyau : tout goudronner n’est pas la solution…ça ne fait que déplacer le problème. Bref, ce n’est pas ce qu’on veut !
Et puis, une bonne « bouillasse party » c’est aussi rendre son cheval heureux. N’oublions pas que c’est une couche isolante contre le froid. Un bon coup d’étrille et on n’en parle plus.
Par contre, on ne veut pas de prés entièrement détériorés. Alors, prévention est le maître mot ! Agir sur un sol déjà défoncé et boueux est évidemment plus difficile.
Pour une structure équestre en construction
Si vous partez de 0 et que vous êtes en cours d’installation, réfléchissez à la disposition de vos structures. Mieux vaut être malin tout de suite.
- Faites analyser les sols afin de repérer leur composition et donc leur pouvoir d’absorption. Un sol argileux ne va pas réagir comme un sol sableux ou tourbeux. Ainsi, adaptez vos pâtures et paddocks en conséquence.
- Installez les paddocks d’hiver dans un endroit stratégique qui évacue l’eau naturellement. Donc de préférence en hauteur.
- Gérez la rotation de vos prés.
- Faites poser des drains.
Pour une écurie déjà opérationnelle
Si vous êtes déjà installé, il y a quelques astuces qui vont vous sauver la vie :
- Evitez l’ajout d’eau inutile. Pour ce faire, vérifiez que les gouttières des bâtiments ne se déversent pas dans les prés. Vérifiez qu’il n’y a pas de fuite de la part des abreuvoirs automatiques. Si vous avez des sources à proximité, regardez comment elles s’écoulent, quand elles ressortent et où. Dans la mesure du possible, abstenez vous de mettre vos chevaux dans cet herbage qui risque d’être détrempé tout l’hiver.
- Installez les pâtures d’hivernage de préférence sur un terrain surélevé. En effet, la pente va servir de drain et expulser l’eau naturellement.
- Dispersez les zones d’intérêts. Hé oui ! Le but est d’éviter les attroupements et les zones piétinées. Proposez donc plusieurs mangeoires, râteliers et abreuvoirs suffisamment éloignés pour forcer les déplacements. Pour passer d’un point à l’autre, proposez des pistes (stabilisées ou non) assez large pour que les chevaux ne marchent pas toujours au même endroit.
- Gérez le nombre de chevaux par parc. On a tendance à faire l’erreur, en hiver, de mettre tout le monde dans le même endroit. Qui dit plus de chevaux, dit plus de sabots qui foulent le même endroit, donc plus de boue. Au contraire, il faut éparpiller le cheptel, si on en a la possibilité.
- Installez un drain dit « français ». C’est une gouttière creusée dans le champs et remplie de gravier permettant l’évacuation de l’eau hors du pré. Ca peut être une solution efficace et peu coûteuse sans dévisager ses pâturages. Evidemment on choisira l’endroit stratégique pour creuser ce drain : regardez tout simplement le comportement de l’eau (par où et comment coule-t-elle ?). Si besoin, on se fera aider d’une géologue.
- Stabilisez les sols. Selon les moyens dont on dispose, on peut faire stabiliser la sous-couche du terrain avec différentes couches de sables et de gravier. Là encore, un professionnel pourra vous aider en fonction de la structure du sol. C’est un investissement, mais vite rentabilisé si les paddocks sont accessibles toute l’année, si l’herbe y est nourrissante sans avoir besoin de semer chaque année.
- Posez des dalles. Il existe des dalles en caoutchouc qui agissent un peu comme matelas évitant ainsi à la terre de se tasser sur une grande profondeur. Seul inconvénient : ce n’est pas hyper naturel et éventuellement polluant à terme.
- Utilisez les déchets végétaux. C’est une technique que j’ai vu en fonctionnement dans un grand Haras d’Europe centrale. Il s’agit de mettre une grosse couche de déchets végétaux (branches, écorces, petits morceaux de bois) aux endroits susceptibles d’être boueux. Le bois absorbe l’humidité et joue le même rôle que les dalles plastiques….sauf que là, tout est naturel et non nocif pour les animaux. Ainsi, l’eau est absorbée, le sol se tasse moins rapidement : la boue se forme plus difficilement. On peut remettre du bois au court de l’hiver afin de faire une couche absorbante supplémentaire. Le bois se décomposera petit à petit tout au long de la saison. N’oubliez pas d’en remettre une bonne couche à la fin de l’été pour recommencer le processus. Petit bonus : là où le bois a été mis en place au moins 3 ans de suite, la terre est meuble mais pas spongieuse.
- Nettoyez les zones stabilisées. Hé oui ! On n’échappe pas au ramassage des crottins même quand les chevaux sont dehors. D’abord par mesure d’hygiène… Mais aussi car les matières fécales et urinaires, très acides, ont tendance à accélérer la formation de boue et l’infertilité de la terre. Alors, si vous avez des endroits qui ont été dallés ou stabilisés, enlevez les crottins régulièrement.
- Gérez les pâturages. N’ouvrez pas toutes les parcelles afin d’en garder au repos.
- Simplifiez-vous la vie ! Réfléchissez en mettant en place vos clôtures. Imaginez des portes ayant la même dimension partout. Ainsi vous pourrez ouvrir, fermer, créer des couloirs ou des sas en deux temps trois mouvements. Voici un schéma pour mieux comprendre :
Les prés 1,2 et 3 peuvent être indépendants. On peut aussi faire correspondre le 1 et le 2 juste en ouvrant les portes grâce aux poignées de clôture. De la même manière, on peut ouvrir le 1 et le 3 en gardant le 2 indépendant. Ou encore, n’ouvrir que le sas en terre entre les prés…et bien sûr, on peut aussi tout ouvrir.
Et voilà ! Vous êtes maintenant des pros de la gestion des prés en hiver ! Mais n’oubliez pas, pour les chevaux : la boue, c’est la vie !
À vous de jouer !
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Commentaires
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Maria Roque
J’aimerais savoir comment éviter le pipi des chevaux dans les box faut-il faire un trou pour évacué le pipi car je ne peut pas mettre du ciment à cause de sa forbure merci d’avance
dianeb
Bonjour Maria, merci pour ta question.
Selon la configuration du box, tu peux faire une rigole et/ou un trou pour l’évacuation. Il existe aussi des dalles plastiques qui surélèvent le cheval 😉 Je te conseille de te rapprocher d’un professionnel qui t’aidera en fonction de ton terrain 😉
Marie Faugeres
Merci pour vos conseils